Pour une sortie immédiate du nucléaire (par Christophe ONDET)

escargot-bleu-marronQuand on parle de nucléaire, des dates nous viennent à l’esprit, des évènements forts qui ont marqué l’histoire le plus souvent de façon dramatique. Les 6 et 9 août 1945, les Etats-Unis larguent sur les villes de Hiroshima et de Nagasaki les premières bombes atomiques causant des centaines de milliers de victimes. Puis en 1949 c’est L’URSS qui, à son tour, entre en possession de l’arme nucléaire. Désormais, celle-ci va structurer les rapports de force dans le monde. En 1960, la France se dote de l’arme suprême. Puis ce sont les accords de désarmements qui vont enrichir la chronologie historique dès 1963 puis régulièrement avec notamment les traités de non prolifération nucléaire, les traités SALT I et II dans les années 70, puis START I et II au début des années 1990.

Le nucléaire est également lié à des lieux. Japonais bien sûr : victime en 1945, l’île du soleil levant a de nouveau été touchée en 2011 avec l’explosion de la centrale de Fukushima. D’autres lieux de tristes mémoires structurent notre géographie nucléaire notamment aux Etats-Unis avec l’atoll de Bikini, à jamais contaminé par des essais militaires, ou la centrale de Three Mile Island où l’accident majeur a été évité de justesse. En Europe, Tchernobyl reste dans les mémoires de nombreux occidentaux tant parce qu’il a été présenté comme un accident soviétique (avant même d’être nucléaire), symbole de la déliquescence d’un système, mais dont les conséquences sur la santé ont été bien réelles malgré le démenti de nos autorités. Tout le monde se souvient des réactions des politiciens français qui considéraient notre frontière comme une ligne Maginot qui empêcherait le passage du nuage radioactif de Tchernobyl. La géographie française a également été marquée du sceau nucléaire comme l’atoll de Mururoa, la centrale de Saint-Laurent (avec deux accidents à son actif en 1969 et 1980) mais aussi l’usine de retraitement de La Hague ou encore Superphénix, sans parler des trop nombreux sites nucléaires qui parsèment notre territoire.

Ces lieux et ces dates sont tous tristement célèbres tant parce qu’ils représentent des drames humains terribles, des pollutions irréversibles, des gâchis financiers intolérables (10 milliards pour Superphénix!) que parce qu’ils sont un risque pour l’humanité de créer des no man’s land éternels. Or, Tchernobyl ne peut pas être l’avenir de l’aménagement du territoire, encore plus pour des objecteurs de croissance qui entendent le ménager.

Actuellement, en France, le débat sur le nucléaire est totalement manipulé par l’oligarchie dominante. Tout en ayant conscience – en partie et sans en mesurer pleinement toutes les conséquences – des risques encourus, nous ne souhaitons pas remettre en cause une industrie qui nous manipule et nous berce d’illusions. Après tout, l’énergie nucléaire est une énergie facile, propre et peu chère. Elle consomme de l’emploi et représente le savoir-faire de la France, un bon choix historique. Le remettre en cause serait remettre en cause l’ensemble de notre politique énergétique depuis plus de cinquante ans !

D’ailleurs, pour beaucoup, le nucléaire fait encore rêver puisque l’on continue à nous vendre les centrales nucléaires du futur avec, notamment, l’EPR (réacteur pressurisé européen) c’est-à-dire qu’on nous vend le rêve d’une énergie inépuisable, avec l’énergie des étoiles, à moindre coût. Nous le voyons bien, avec le nucléaire, c’est le désir d’avoir toujours autant d’énergie sans regarder son utilisation et nos besoins. Nous sommes dans le produire toujours plus sans réflexion sur l’usage. En tant qu’objecteur de croissance, sortir du nucléaire permet, aussi, de stopper cette folle course vers le toujours plus, cette course à la démesure.

L’industrie nucléaire nous invite au rêve et à la confiance mais le réveil risque d’être très douloureux tant le risque est grand et que la manipulation et le mensonge ont été les corollaires indispensables à son expansion.

Le Parti Pour La Décroissance se pose en fervent opposant au nucléaire et propose d’en sortir le plus rapidement possible. A cette fin, comprendre et combattre les idées reçues sont des préalables indispensables afin d’envisager une sortie sereine et la nécessaire transition énergétique qui passera obligatoirement par un changement de nos comportements et de notre modèle de société.

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