Pour arrêter le massacre : ni austérité, ni relance, mais la Décroissance !

Le peuple grec subit en ce moment un plan d’austérité sans équivalent organisé par un gouvernement non légitime au service des banques, du FMI et de l’Euro.

Dans la nuit de dimanche 12 février, le Parlement grec a entériné un plan qui peut être qualifié de « pauvreté » (mais dans une société prônant l’abondance) puisqu’il conditionne l’aide financière internationale (du FMI et de l’Europe) à des mesures draconiennes et antisociales sans précédent : baisse du salaire minimum, suppression d’emplois publics, coupes dans les retraites, réduction des dépenses de santé et poursuite du programme de privatisations.

C’est bien l’obligation de rembourser sa dette qui a conduit le Parlement grec à adopter un tel plan qui fait suite aux plans d’austérité  précédents.

La Dette grecque a plongé de plus de 30 % entre 2008 et 2011. Pendant le même temps, son PIB a baissé de plus de 10%, tandis que le chômage a augmenté  pour atteindre 18%. Et, avec un taux d’intérêt officiel à 32%, il va de soi que la Grèce ne peut plus se financer sur les marchés. Et pour longtemps. Car le poids de la dette sur la création de richesse n’a jamais cessé d’augmenter. Et, sauf annulation massive de la dette, la dynamique enclenchée continuera désormais dans une spirale infernale jusqu’à un appauvrissement encore plus grand.

Ce plan fait donc suite à la crise de la dette et l’obligation de se serrer la ceinture pour sauver la finance. Le choix des parlementaires a été de sauver l’Euro mais, plus globalement de maintenir une société de croissance certes malade mais toujours présentée comme notre seul horizon, l’avenir radieux des occidentaux.

Or, comme nous l’avions déjà évoqué lors d’un précédent communiqué, les plans d’austérité entraînent une dégradation et une instabilité sociale forte car ils touchent les plus défavorisés. L’objectif de l’austérité est de retrouver la croissance économique qui, une fois de retour, provoquera une crise encore plus dévastatrice. Le capitalisme tourne en rond en laissant à ses marges de plus en plus de personnes s’appauvrir.

C’est pour ces raisons que le peuple grec est dans la rue. La Grèce, berceau de l’idée de démocratie, semble peut-être ouvrir la voie du combat à mener contre une corruption démocratique qu’aggrave partout la pression des multinationales et des mafias de l’oligarchie financière.

Confronté de plein fouet par une crise sociale sans précédent, se manifeste une résistance qui tranche avec une certaine inertie des autres pays d’Europe, anesthésiés depuis des décennies par l’emprise du consumérisme et par les impostures de l’idéologie néolibérale, griffes dans lesquelles était également bien prise la population grecque.

Si le PPLD se montre solidaire avec ce mouvement car toute mesure politique aboutissant à une dégradation sociale, culturelle ne peut aucunement se justifier par des critères économiques, nous demandons surtout

  • De ne pas rembourser la part de la dette qui est illégitime.
  • De stopper la création monétaire privée et la rendre publique en conférant ce pouvoir aux banques publiques (nationales et locales) et de promouvoir la mise en place de monnaies alternatives fondantes associées à des projets de transition comme la relocalisation de l’économie, par exemple.
  • D’instaurer un revenu maximal autorisé, plafond au delà duquel l’état prélève l’excédent en tant qu’impôts.
  • De mettre en place une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA), outil politique, économique et social de transition et d’émancipation capable d’initier une repolitisation de la société. Cette dotation pourra être d’abord versée sous forme de revenu d’existence, puis ensuite déclinée sous forme de droits d’accès (santé, éducation), de tirage (eau, énergie) et de monnaies alternatives fondantes (produits de première nécessité locaux et bio, services).

Le PPLD s’associe partout où il le peut au mouvement citoyen pour un audit public de la dette et se positionne plus que jamais pour une démocratie réelle qui oriente l’économie au service des peuples. Le système capitaliste ayant fait la preuve de son incapacité à faire évoluer l’humanité en harmonie avec la planète, nous demandons en cette période charnière que soit étudié le projet d’un autre type de civilisation : le projet de la Décroissance.

Parti Pour La Décroissance

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