Alors que le « spectre de la décroissance » inquiète de plus en plus de monde, à commencer par le président Macron, plusieurs membre du collectif « Un Projet de Décroissance » reviennent sur le concept et son intérêt potentiel.
Publié initialement sur Marianne le 6 juillet 2020
Sur les chaînes d’information en continu, dans les meetings de campagne des forces d’opposition à la « vague verte« , en une des hebdomadaires, ou dans la bouche de notre cher Président face à la Convention citoyenne, un seul mot revient encore et toujours en boucle, avec peur et détestation : la décroissance. Tout, mais surtout pas ce spectre de la décroissance ! A tous ces gens de reconnaître, que « oui » il faut prendre en compte les enjeux environnementaux, que « oui » il faut revoir nos consommations mais aussi ce l’on produit, comment et où. Peuvent-ils vraiment faire autrement ? Mais pour autant, que « non », nous n’allons surtout pas jusqu’à oser parler de décroissance !
Ce mot-obus a sciemment été créé pour sa dimension provocatrice. Il s’attaque, dans sa sémantique, à la religion de la croissance qui façonne nos croyances et notre vision linéaire et quantitative de la société et qui impose ses lois et ses dogmes sur nos vies et notre environnement. La première force du terme décroissance est la difficulté de le récupérer. D’autres slogans, comme le développement durable, l’économie verte ou circulaire, ont rapidement été dévoyés pour se faire happer par le système et vidés de leur sens.
L’enjeu n’est pas de faire la même chose en moins, mais bien de faire différemment en mieux