« Un Projet de Décroissance » à la Lab Session de l’Institut des Futurs souhaitables : Croissance et Décroissance

Depuis un peu plus d’un an « Un Projet de Décroissance » est régulièrement invité à intervenir aux Lab Session de l’Institut des Futurs souhaitables. Ils proposent « un voyage aller / retour dans la complexité durant lequel une vingtaine de participants issus d’horizons divers explorent les limites de l’existant pour mieux les dépasser. Entre cartographies du monde contemporain et expérimentations, entre témoignages et connaissances, entre signaux faibles et questionnements, la Lab Session est une expérience prospective pour décoder le temps présent. »

Voici le compte-rendu de notre dernière intervention par Sophie Dumaret, journaliste résidente Lab#4 :

« En compagnie de Vincent Liegey, nous nous intéressons justement à l’antithèse du paradigme actuel, la « décroissance ». Objecteur de croissance, Vincent nous présente ce mot et ce qu’il véhicule. La décroissance est en premier lieu un « obus sémantique », un mot-outil pour questionner cette religion de croissance à laquelle nous avons été biberonné et prendre du recul par rapport à cette croissance brandie comme but ultime et remède à tous nos maux. Ce mot porte en lui un chemin de transformation, de décolonisation de notre imaginaire, un projet de désintoxication. En remettant le sens au cœur du débat, en dévoilant l’absurdité d’une croissance qui depuis plusieurs décennies fonctionne en roue libre, en étant déconnectée de l’essentiel – le bien-être -, la notion de « décroissance » ouvre le champ des possibles. Une fois libérés de la pensée dogmatique, il s’agit de « réfléchir à ce que pourrait être une société juste économiquement et socialement, et respectueuse de l’environnement », de « construire des transitions vers de nouveaux modèles de sociétés désirables ».

Vincent nous expose un projet de décroissance (à découvrir ici : http://www.projet-decroissance.net/?page_id=28) dont voici en synthèse les propositions-clés :

– Une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie. Conçu comme un outil pour sortir de cette « peur économique » qui bloque les initiatives, ce revenu minimum garanti à la naissance permettrait de découpler le travail (contraint) et l’activité (source de sens et de valeur pour la société).

– L’extension des sphères de la gratuité, dans une logique où le bon usage d’un bien (l’eau par exemple) serait gratuit, et le mésusage, taxé.

– Un Revenu Maximum Acceptable, pour faire décroitre les inégalités et la rivalité ostentatoire qui alimente la logique de surconsommation et la frustration des individus.

Si ce projet résonne encore comme une douce utopie, cette façon de penser différemment, de s’extirper d’une conception strictement marchande de la société, fait son chemin. En témoignent la multiplication d’expérimentations locales (le projet Darwin par exemple : http://www.darwin-ecosysteme.fr/), des mouvements tels que celui des villes en transition (http://villesentransition.net/) qui cherchent de nouvelles voies de développement axées sur la résilience, en s’appuyant sur la démocratie locale, la coopération et les solidarités. Et dans le champ même de l’entreprise, la dynamique portée par Entrepreneur d’avenir (http://www.entrepreneursdavenir.com) ou encore l’Economie Sociale et Solidaire, qui réinjecte du sens dans l’économie de marché, sont d’autres exemples d’une transition possible, et en marche. »

http://labsession.fr/croissance-et-decroissance/

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